Classification des différents héritiers
Avant d'entrer dans le vif du sujet et de détailler les droits de vos futurs héritiers, il semble indispensable de vous présenter les héritiers, et surtout, leur classification. La classification des héritiers permet d'établir une hiérarchie entre ces derniers et donc, de définir la part de l'héritage qui leur sera attribuée.
Tableau de classification des héritiers :
Héritiers | 1er degré | 2eme degré | 3eme degré | 4eme degré |
---|---|---|---|---|
Premier ordre : les descendants | enfants | petits-enfants | arrières-petits-enfants | |
Deuxième ordre : - ascendants privilégiés - collatéraux privilégiés | père, mère | frères, sœurs | neveux, nièces | petits-neveux, petites nièces |
Troisième ordre : les ascendants ordinaires | grands-parents | arrières-grands-parents | ||
Quatrième ordre : collatéraux ordinaires | oncles et tantes | grands-oncles, grandes-tantes | cousins germains |
A noter : le 03/12/2001 a vu naître une modification de l'ordre des héritiers et depuis, le conjoint survivant prime sur les frères et sœurs et sur les grands-parents. De plus, en présence d'enfants, ce dernier pourra à présent recevoir le quart des biens en pleine propriété.
Ce tableau de classification reprend l'ordre légal des héritiers établi par le Code Civil. Toutefois, sachez qu'un testament ou qu'une donation entre époux peuvent changer la donne et modifier cette répartition, en respectant bien évidemment la limite de la réserve héréditaire et de la quotité disponible.
Les droits du conjoint
Un conjoint possède obligatoirement des droits de succession à partir du moment où le divorce n'a pas été prononcé à la date du décès. Ainsi, les droits du conjoint non divorcé dépendent du régime matrimonial du couple, de l'importance et du nombre des héritiers présents et de l'existence ou non d'un testament ou d'une donation en sa faveur.
A noter : en cas de mariage, régime où tous les biens sont mis en commun, les droits de succession du conjoint survivant pourront être plus importants.
Tout conjoint survivant est considéré comme héritier réservataire à la double condition que le divorce n'ai pas été prononcé, qu'il n'existe pas d'enfants ou de descendants. De plus, depuis le 03/12/2001, en l'absence de testament ou de donation le conjoint peut hériter en pleine propriété ou en usufruit et, sa part sur la succession dépendra des autres héritiers présents le jour du décès.
A noter : en cas de séparation, et non cas de divorce, le conjoint survivant conserve ses droits sur la succession.
► Droits du conjoint en présence de descendants
Présence de descendants issus des deux conjoints
Le conjoint a le choix entre deux solutions :
- un quart de la propriété, laissant ainsi les trois quarts aux descendants
- l'usufruit de la totalité des biens disponibles, laissant ainsi la nue-propriété de ces derniers aux descendants
Présence de descendants issus d'une précédente union
En présence des descendants/enfants du défunt, le conjoint survivant n'a alors plus le choix entre les deux solutions et doit donc opter directement pour le quart de la propriété des biens.
► Droits du conjoint en présence d'ascendants
Présence d'ascendants privilégiés
Les ascendants privilégiés du défunt récupèrent chacun un quart de la propriété tandis que le conjoint survivant reçoit la moitié de la propriété. Ainsi, s'il ne reste plus qu'un seul parent du défunt, ce dernier recevra un quart de la propriété et le conjoint, les trois quarts de la propriété.
Présence d'ascendants ordinaires
Dans ce cas, le conjoint survivant reçoit la totalité de la succession.
► Droits du conjoint en présence de collatéraux
En l'absence de descendants et d'ascendants privilégiés du défunt, le conjoint reçoit la totalité de la succession.
Les droits des descendants
Les descendants sont des héritiers réservataires, c'est-à-dire prioritaires, ils reçoivent donc dans tous les cas une part de la succession qui sera plus ou moins importante selon la présence du conjoint, le lien de parenté, etc. Ainsi, les descendants de la génération la plus proche recueillent la succession.
A noter : les enfants « adultérins » bénéficient des mêmes droits que les autres enfants tout comme les enfants adoptés.
► Droit des descendants en l'absence du conjoint
En l'absence de conjoint, et, si le défunt n'a pas fait de donation, les descendants reçoivent la totalité de la succession.
► Droit des descendants en présence du conjoint
Les descendants sont issus des 2 conjoints
Selon le choix du conjoint, comme vu précédemment, les descendants se partageront les trois quarts de la propriété ou, recevront la nue-propriété des biens.
Les descendants ne sont pas issus des 2 conjoints
Les descendants reçoivent systématiquement les trois quarts de la propriété.
Les droits des ascendants
Les ascendants reçoivent une part de la succession lorsque le défunt ne laisse pas de descendants derrière lui, leurs droits dépendront alors de la présence du conjoint ainsi que de leur importance : ascendants privilégiés ou ascendants ordinaires.
► Droit des ascendants privilégiés
Présence du conjoint
Les ascendants privilégiés recevront chacun un quart de la propriété, soit deux quarts au total. Si un seul des ascendants privilégiés est encore en vie, il recevra alors seulement un quart de la propriété.
Absence du conjoint
Les ascendants privilégiés bénéficient de la moitié de la propriété. Si un seul est encore en vie, il recueille un quart de la propriété.
► Droit des ascendants ordinaires
En présence du conjoint survivant et, en l'absence d'ascendants privilégiés ou de descendants, les ascendants ordinaires ne reçoivent aucune part de la succession.
Les droits des collatéraux
Les droits des collatéraux vont différer s'il s'agit de collatéraux privilégiés ou de collatéraux ordinaires, et, si le conjoint est encore présent ou non.
► Droits des collatéraux en présence du conjoint
En l'absence d'ascendants et de descendants, le conjoint reçoit la totalité de la succession. Toutefois, les collatéraux privilégiés peuvent bénéficier d'un droit de retour légal.
► Droit des collatéraux en l'absence du conjoint
Collatéraux privilégiés
Ces derniers vont bénéficier de la totalité de la succession en l'absence de testament et, si le défunt ne laisse ni descendants ni ascendants.
Si les ascendants privilégiés du défunt sont encore en vie, la succession sera alors divisée en deux parts : une pour les ascendants privilégiés et une pour les collatéraux privilégiés. Au contraire, si un seul des ascendants privilégiés est vivant, les collatéraux privilégiés se partagent les trois quarts de la succession.
Collatéraux ordinaires
Ils ne pourront recevoir une part de la succession qu'en l'absence de descendants, d'ascendants et de collatéraux privilégiés. Dans ce cas précis, la succession sera alors partagée en deux parts : une pour les collatéraux ordinaires du côté paternel et l'autre pour les collatéraux ordinaires du côté maternel.
Comme vous avez pu le remarquer tout au long de ce guide, les droits des héritiers diffèrent selon leur place dans la ligne successorale mais aussi, selon l'absence ou non d'un héritier probable. Les règles de succession sont donc bel et bien strictes, sans parler des futurs coûts engendrés par la succession … Ainsi, pour éviter tout désagrément, nous vous conseillons de vous rapprocher d'un professionnel du secteur qui saura vous orienter et vous apporter des réponses à vos questions.
On vous accompagne dans les étapes de votre projet !