1. Présentation des deux placements
L'assurance-vie
L’assurance vie est un contrat d’épargne qui vous permet d’investir une partie de vos liquidités et de bénéficier d’un cadre fiscal avantageux aussi bien pendant la phase d’épargne que dans le cadre d’une succession. L’assurance-vie vous permet d’investir sur des supports garantis comme le fonds Euro mais également sur des supports en unité de compte avec des fonds actions, des fonds obligations, des fonds diversifiés ou des supports immobiliers comme des SCPI ou des SCI.
La richesse des supports sur votre contrat d’assurance vie permettra d’adapter au mieux votre convention de gestion. Pour une présentation plus détaillée des contrats d’assurance vie vous pouvez vous reporter aux guides ci-dessous.
Le PER
Le PER est un contrat d’épargne spécifiquement dédié à la préparation à la retraite. Il a été lancé en 2004 pour permettre à l’épargnant de se constituer un complément de revenu pour palier à la chute de celui-ci lors du départ en retraite. Il vous permet également d’investir sur différents types de supports, du classique fonds Euro aux unités de compte financières ou immobilières. Grâce à lui, vous pouvez bénéficier également d’avantages fiscaux.
Le Plan d'Épargne Retraite (PER) se décline en plusieurs formes, offrant une grande flexibilité en fonction des besoins et des objectifs de chaque épargnant.
- Le PER individuel est destiné à toute personne souhaitant préparer sa retraite de manière individuelle, sans lien avec son employeur. Il permet une gestion totalement libre de l’épargne, avec la possibilité de choisir entre différents supports d’investissement.
- Le PER collectif, proposé par les entreprises à leurs salariés, permet à ces derniers de bénéficier de versements volontaires ou obligatoires, souvent avec des abondements de la part de l'employeur.
- Le PER catégoriel est réservé à certaines catégories de salariés, comme les cadres dirigeants ou les professions spécifiques, et offre des avantages supplémentaires en termes de gestion fiscale et de cotisations.
2. Phase de constitution
La phase de constitution est la phase pendant laquelle vous allez alimenter votre contrat en vue de vous constituer un capital pour votre retraite.
La flexibilité
Assurance-vie
L’assurance vie ne doit pas son succès qu’au rendement qu’elle peut procurer. Elle est surtout extrêmement flexible. Vous pouvez mettre en place des virements permanents, faire des virements ponctuels, les stopper pendant quelques mois et les reprendre quand vous en avez la possibilité.
Les fonds investis sur le contrat sont d’ailleurs disponibles à tout moment. Vous pouvez en effet faire des rachats partiels ou totaux quand vous le souhaitez. Vous aurez dans ce cas une fiscalité particulière en fonction de l’ancienneté du contrat.
Mais il faut cependant nuancer cet avantage en termes de disponibilité. Si vous utilisez une partie de ces fonds avant l’âge de la retraite, il vous sera peut-être compliqué de les réinjecter avant votre retrait de la vie active. Il se pourrait dès lors que vous n’ayez pas assez de capital au moment où vous décideriez de partir profiter de la vie.
PER
Au même titre que l’assurance vie, vous aurez la possibilité de verser des sommes sur votre contrat de manière très libre. Ainsi, vous pourrez tout à fait alimenter votre contrat de manière mensuelle, trimestrielle ou annuelle. Vous aurez également la possibilité de stopper et de reprendre les versements à tout moment. En revanche, à l’inverse de l’assurance vie, les fonds ne sont disponibles que dans certains cas d’urgence comme :
- Cessation d’activité professionnelle (avec fin de droits au chômage)
- Invalidité de 2ème et 3ème catégorie
- Décès du conjoint ou du partenaire de Pacs
- Surendettement
Cela peut paraître désavantageux mais c’est pour vous la certitude de conserver vos liquidités pour votre retraite. Au même titre que votre régime obligatoire, les fonds ne seront disponibles que pour leur utilité principale : compléter vos revenus à la retraite.
La fiscalité
Assurance-vie
Le contrat d’assurance vie bénéficie de plusieurs avantages fiscaux. Ainsi les bénéfices réalisés sur votre contrat ne sont pas soumis à fiscalité tant qu’ils restent au sein de celui-ci.
Par ailleurs, si vous souhaitez récupérer une partie des fonds sur le contrat, vous pourrez réaliser ce que l’on appelle un rachat partie. Les fonds que vous récupérerez sont composés alors d’une part de capital et d’une part d’intérêts. C’est la partie des intérêts qui sera fiscalisée en fonction de l’ancienneté du contrat :
Fiscalité des gains avant le 27 septembre 2017 : pour tous les versements avant cette date, vos gains sont soumis à un prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) sur option ou au barème progressif de l’impôt sur le revenu lors de votre déclaration de revenus.
- Entre 0 à 4 ans : PFL (Prélèvement forfaitaire libératoire) de 35% ou IR (Impôts sur le revenu) + prélèvements sociaux de 17,2% Entre 4 à 8 ans : PFL de 15% ou IR + prélèvements sociaux de 17,2%
- Au-delà de 8 ans : PFL ou IR de 7,5% + prélèvements sociaux de 17,2%
Fiscalité des gains après le 27 septembre 2017 : pour tous versement après cette date, vos gains sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) dont le taux varie selon la durée d’investissement des sommes versées. Sur option, vous pouvez être imposé à l’IR.
- Entre 0 et 8 ans : Prélèvement forfaitaire unique de 30% (composé de 12,8% d’IR et de 17,2% de prélèvement sociaux)
- Pus de 8 ans avec prime versées inferieures à 150 000 euros : PFU de 7,5% + prélèvements sociaux de 17,2%
- Plus de 8 ans avec prime versées supérieures à 150 000 euros : PFU de 30%
NB : Apres 8 ans, vous avez droit à un abattement annuel de 4 600 euros (9200 euros pour u couple) sur vos gains lors des rachats
PER
C’est l’un des principaux avantages du Per. Au même titre que l’assurance vie, il ne subit pas de fiscalité sur les gains qu’il réalise. Par ailleurs, vous aurez la possibilité de déduire de votre revenu imposable les versements que vous effectuez sur votre contrat. Il faut cependant nuancer ces propos pour l’année 2016, avec le passage au prélèvement à la source en 2017, vous ne pourrez pas déduire les versements de 2016 lors de votre déclaration 2017.
Il y a cependant des plafonds à ne pas dépasser pour vos versements. Ainsi vous avez la possibilité de déduire jusqu’à 10% de vos revenus avec un minimum de 4 399 € et un maximum de 35 194€. Ces plafonds sont doublés si vous êtes mariés. Il faut cependant bien vérifier si vous n’avez pas de versements sur certains autres placements retraite comme des PERCO ou des articles 83 (au sein de votre entreprise), qui viennent réduire le montant de l’enveloppe globale disponible pour votre PER.
Par exemple : une personne qui verserait 10 000€ sur son PER et qui a une tranche marginale d’imposition à 30%, pourrait faire une économie d’impôts de 10000*30%=3 000€.
3. Phase retraite
Assurance-vie
Quand vous souhaiterez utiliser le capital à disposition sur votre contrat d’assurance vie, vous aurez plusieurs possibilités de sortie.
Sortie en capital
Vous pouvez ainsi récupérer la totalité de votre capital pour en disposer et le consommer de la manière dont vous le souhaitez. Cette solution n’a pas un grand intérêt patrimonial. En effet vous perdrez l’ensemble des avantages successoraux liés au contrat et vous devrez subir la fiscalité sur les gains réalisés sur le contrat.
Les rachats partiels ou les rachats partiels programmés
C’est le mode de sortie le plus souvent utilisé. Vous pouvez ainsi programmer un montant de rachat selon plusieurs critères. Vous pouvez par exemple décider de consommer petit à petit le capital. Vous pouvez également décider de consommer le capital en totalité selon une période définie. Votre conseiller pourra vous aider à optimiser ces rachats et calculer la durée sur laquelle vous pourrez les programmer.
Sortie en rente
Dans ce cas, votre capital est aliéné et l’assureur vous versera une rente à vie. Le montant de la rente est calculé selon les tables de mortalité en vigueur au jour du calcul. Le risque est qu’en cas de décès, les fonds peuvent être perdus si une clause de réversion n’est pas prévue au contrat.
Au niveau fiscalité, votre rente est considérée comme une rente à titre onéreux. C’est-à-dire que seule une partie de la rente sera imposable. Ainsi la cote part imposée est :
Age du rentier | Part imposable dans l'impôt sur le revenu |
---|---|
Moins de 50 ans | 70% |
De 50 à 59 ans | 50% |
De 60 à 69 ans | 40% |
70 ans et plus | 30% |
PER
Il y a deux possibilités de sortie sur le PER.
Vous pouvez dès le départ récupérer 20% sous forme de capital ; et pour le reste du capital vous pourrez le récupérer sous forme de rentes. C’est ici que l’expertise de votre conseiller sera importante. Le type de rente que vous choisirez aura une grande influence par rapport au montant du capital que vous récupérerez avec certitude. Mais le plus gros avantage de la rente est la certitude d’obtenir un complément de revenu à vie, ce qui est essentiel pour un objectif retraite.
Aujourd'hui, le PER permet de sortir en capital pour financer l'achat de votre résidence principale avant la retraite, une option indisponible avec les anciens produits d’épargne retraite. Cette flexibilité offre à l’épargnant la possibilité de mobiliser son épargne pour un projet immobilier majeur, tout en maintenant une gestion optimisée de son capital en vue de la retraite. Vous pouvez récupérer votre épargne en capital de façon anticipée dans les cas suivants :
- Invalidité (vous, vos enfants, votre époux ou épouse ou votre partenaire de Pacs)
- Décès de votre époux ou épouse ou de votre partenaire de Pacs
- Expiration de vos droits aux allocations chômage
- Surendettement (dans ce cas, c'est la commission de surendettement qui doit faire la demande)
- Cessation d'activité non salariée à la suite d'un jugement de liquidation judiciaire
Pour ce qui est de la fiscalité, la rente sera fiscalisée au même titre que les retraites de vos régimes obligatoire.
4. En cas de décès (en phase de constitution)
Assurance-vie
Si vous décédez pendant la phase de constitution, les fonds cumulés avant vos 70 ans sur le contrat sont transmis sans droits de successions dans la limite de 152 500€ par bénéficiaire, toutes assurances vie confondues.
PER
Plusieurs cas de figures vous seront proposés. Le bénéficiaire pourra demander le versement d’une rente immédiate ou il pourra attendre son passage à la retraite pour profiter de ce complément de revenus.
Par la suite, tout dépendra du type de rente que vous aurez choisi. Si vous avez choisi une rente simple sans réversion à votre décès, les fonds seront perdus et conservés par l’assureur.
En revanche, si une réversion est prévue, les bénéficiaires de la réversion percevrons un complément de revenu jusqu’à leur décès. La solution la plus protectrice en cas de décès est la rente à annuités garanties qui est la meilleure protection pour vos proches. Les fonds sont de surcroît exonérés de droits de successions.
5. Analyse Comparative : Assurance vie/ PER
Exemple : Épargnant de 35 ans avec un versement annuel de 3 000 €
En commençant à 35 ans et en versant 3 000 € chaque année jusqu'à 65 ans (soit 30 ans d'épargne), supposons un rendement annuel moyen de 4 % pour un PER et pour une assurance-vie.
Capital constitué avec un PER :
Avec des versements déductibles de l'impôt sur le revenu, l’épargnant bénéficie de réductions fiscales immédiates chaque année. À 4 % de rendement, le capital accumulé atteindrait environ 168 000 €. En sortie, ce montant pourrait être converti en rente viagère ou en capital, avec une fiscalité allégée si l’épargnant opte pour une rente. La rente annuelle dépendra de l'âge de liquidation et des conditions de l'assureur, mais peut offrir un revenu stable à vie.
Capital constitué avec une assurance-vie :
Pour le même versement et rendement annuel de 4 %, le capital accumulé sur une assurance-vie serait similaire, soit environ 168 000 €. Cependant, la fiscalité diffère : à la sortie, l’épargnant peut choisir des retraits programmés partiels, soumis aux prélèvements sociaux (17,2 %) sur les gains. Après 8 ans de détention, il bénéficie d'un abattement fiscal (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple) sur les gains en cas de retrait, ce qui optimise son revenu à la retraite.
La simulation montre que le PER et l’assurance-vie sont des outils complémentaires, chacun avec des avantages fiscaux spécifiques. Le PER, en raison de la déduction fiscale à l’entrée, peut être attractif pour les épargnants à forte imposition, leur permettant de réduire leurs revenus imposables et de profiter d’un capital de retraite optimisé.
En revanche, l’assurance-vie convient mieux pour des sorties flexibles et un transfert de patrimoine, avec des abattements fiscaux attractifs en cas de retraits après 8 ans et des possibilités de transmission avantageuses en cas de décès.
Nous venons de la voir, il est très difficile de savoir quelle est la meilleure solution entre un PER et une assurance vie en matière de préparation à la retraite.
En fonction de votre âge et de vos liquidités, les deux solutions pourront se compléter. Il est en tous cas important de préparer sa retraite, et l’assurance vie comme le PER sont deux solutions adaptées.
Vous pourrez profiter ainsi des avantages des deux contrats que ce soit en termes de fiscalité ou de rendement (fiscalité avantageuse, frais réduits, performances des fonds, capital garanti sur les fonds en euros, etc.). Mais il faut bien garder à l’esprit que les fonds du Per n’étant pas disponibles, il reste de fait la seule solution qui vous assure avec certitude d’obtenir un complément de revenus sans avoir dépenser le capital avant l’échéance de votre retraite.
Pour trouver la meilleure assurance vie, n'hésitez pas à utiliser notre comparateur d'assurance vie qui vous permettra de sélectionner le produit d'épargne qui correspond à votre profil d'investisseur en fonction de vos critères (versement initial, rendements, frais de souscription, etc.).
Si vous souhaitez diversifier vos investissements ou que vous considérez que votre argent sera mieux placé dans une assurance-vie ou un PER que sur votre compte courant, nos conseillers sont à votre disposition : contactez-nous !
Les taux d’intérêt historiquement bas ont entraîné une baisse notable des rendements des fonds en euros dans les contrats d’assurance-vie, autrefois prisés pour leur sécurité et leur rendement stable.
Aujourd'hui, la rentabilité des fonds en euros est moins attractive, rendant nécessaire une stratégie de diversification pour les épargnants qui souhaitent améliorer le potentiel de rendement de leur assurance-vie.
En complément des fonds en euros, les unités de compte (UC) représentent une alternative intéressante. Ces supports, investis en actions, obligations, SCPI, OPCI ou autres actifs financiers, offrent des perspectives de rendement plus élevées sur le long terme, bien qu’ils comportent aussi un risque de perte en capital. En allouant une partie de l'épargne sur des unités de compte, les assurés peuvent bénéficier d’une croissance potentielle supérieure, mieux adaptée aux conditions de marché actuelles. Cette diversification devient ainsi un levier essentiel pour optimiser la performance de leur assurance-vie, malgré la baisse des fonds en euros.
On vous accompagne dans les étapes de votre projet !