Les besoins
Bien que les observateurs spécialisés du secteur ne s’accordent pas sur les chiffres, il manquerait actuellement entre 20 000 et 30 000 logements étudiants en France. Les pouvoirs publics, les collectivités locales et les universités n’arrivent plus, et ce depuis déjà une vingtaine d’année, à répondre à la forte demande étudiante en matière de logements.
En effet, le nombre d’étudiants n’a cessé de croître depuis les années 80, en particulier en études supérieures et dans les filières professionnelles alors même que les prix immobiliers s’envolaient, entraînant dans leur sillage les prix des loyers des grandes villes de l’hexagone. Il est donc courant désormais de voir des annonces de jeunes étudiants demandant à trouver un logement et peu de propriétaires de petites surfaces à proximité des pôles universitaires peuvent aujourd’hui se trouver en difficulté pour louer leur bien.
Le statut de LMP
Choisir la location meublée c’est avoir l’opportunité d’opter pour le statut de Loueur Meublé Professionnel. Pour cela, il faudra que les revenus issus de la location de vos biens dépassent 23 000 euros par an et qu’ils représentent plus de 50% de l’ensemble des revenus imposables du foyer fiscal.
Si vous respectez ces deux conditions vous pourrez alors profiter des principaux avantages du statut comme la possibilité d’amortir comptablement le bien acquis, de déduire la totalité des charges inhérentes à sa gestion et la totalité des intérêts d’un éventuel emprunt. Et le déficit comptable qui se créé généralement sera déductible lui dans sa totalité de votre revenu imposable globale.
De plus, vous pourrez, après au moins 5 ans de détention et si vos recettes locatives n’excédaient pas 82 000 euros les deux derniers exercices comptables, profiter d’une exonération totale d’imposition sur les plus-values en cas de cession de votre actif immobilier.
Enfin, sous certaines conditions, vous pourrez bénéficier de l’exonération d’imposition au titre de l’ISF mais il ne faut pas hésiter à bien cadrer votre déclaration pour éviter toute requalification.
Le statut de LMNP
Pour obtenir le statut de Loueur Meublé Non Professionnel, vous ne devez pas déclarer de revenus locatifs supérieurs à 23 000 euros par an, et c’est là la seule contrainte. Si vous respectez ce principe, vous pourrez bénéficier également de la possibilité d’amortir comptablement votre bien immobilier et de déduire la totalité des charges inhérentes à sa gestion, y compris donc d’éventuels intérêts d’emprunt.
En revanche, vous ne pourrez déduire de déficit sur vos revenus imposables à N+1 mais vous retrouver à imposition nulle, ce qui est déjà bien. L’avantage réside dans le fait que l’excédent de déficit non imputé sera provisionné comptablement et sa déductibilité sera différée dans le temps. Ainsi, vous pourrez « piocher » dans cette réserve déductible pour vous assurer une faible imposition dans le temps.
Ce statut représente un réel avantage pour vous créer des revenus peu ou pas fiscalisés à moyen ou long terme, par exemple pour votre retraite.
La résidence de service
Vous avez donc bien compris qu’il y avait un marché locatif étudiant fort et vous avez choisi tel ou tel statut pour optimiser votre montage juridique et fiscal. Et maintenant ? Il faut trouver un bien locatif correspondant aux besoins de cette population locative et en assurer la gestion. Et il ne suffit pas de le meubler pour que l’opération se passe bien et qu’elle soit pérenne dans le temps.
En effet, le marché étudiant possède des particularités spécifiques qu’il faut prendre en compte comme par exemple la « saisonnalité » de la demande, totalement absente entre juin et octobre ou le fort risque de turnover entre locataires, qui engendre souvent des besoins de travaux de rafraîchissement.
Pour répondre à ces problématiques, une offre spécifique se développe depuis la fin des années 80 au travers de résidences étudiantes avec services prenant en charge à votre place la gestion de votre actif et offrant plus globalement aux étudiants des aménagements adaptés. Ces résidences spécialisées vont proposer des espaces sécurisés et surveillés (gardiens, video-surveillance etc.), un accueil, un service de ménage et de blanchisserie ou une cafeteria. Parfois, des parkings ou des services de transports organisés. Elles sont souvent construites directement à proximité des campus ou des grandes écoles, ou bien sur des lignes directes de transports en commun comme en région parisienne. Ces véritables pôles d’habitations étudiantes sont attractifs pour le locataire avec des tarifs cohérents et adaptés à des surfaces peu importantes, comme pour le propriétaire qui peut en tirer de très bons rendements.
Le rendement
De nos jours, louer une petite surface à proximité d’un campus ou d’un pôle étudiant présente toujours une forte opportunité de bon rendement. Le locatif étudiant permet d’espérer des rendements entre 4% en résidences gérées avec services et 7% si vous prenez à votre charge la gestion et le risque induit par le locataire.
Comme pour de nombreux actifs financiers ou immobiliers, votre rentabilité va reposer sur le ratio risque-rendement et donc sur la « prime » de risque qui vous sera proposée. Ainsi, l’offre actuelle de résidences avec services proposant des biens neufs ou réhabilités, avec un rendement autour de 4,5% explique en grande partie le fort succès de cette solution d’investissement. Car le risque engagé par l’investisseur est forcément plus limité puisque le professionnel exploitant va gérer la relation locative.
Le bail
Il s’agit de loin de l’avantage principal de la location meublée étudiante par l’intermédiaire d’une résidence avec services.
En effet, lorsque vous aurez sélectionné votre produit, vous contractualiserez un bail avec l’exploitant de la résidence qui s’engagera noir sur blanc à vous verser un loyer et ce sur une durée connue dès le départ (entre 9 et 12 ans en moyenne). Ce loyer, désormais versé trimestriellement, sera revalorisé chaque année selon une formule de calcul là aussi inscrite dans le bail, évitant toute surprise. Cela veut dire que le risque d’absence de locataire ou d’impayés de loyers ne sera plus à votre charge mais supporté par l’exploitant.
De plus, la totalité des charges d’exploitation ou fiscales seront listées et chaque partie saura avant de s’engager ce qui lui incombera. Y compris les charges d’entretien (article 605) ou de réhabilitation (article 606) que de plus en plus d’opérateurs incluent dans leurs baux. Cette solution d’investissement est donc parfaitement adaptée aux épargnants qui craignent d’avoir à gérer des locataires ou qui n’ont pas le temps de s’occuper de leur bien. En revanche, le rendement offert par écrit ne reflète pas la réalité de ce que perçoit l’exploitant qui lui prendra forcément une marge d’exploitation en louant directement aux étudiants.
Attention, si le bail d’exploitation vous permet de vous assurer dans le temps un revenu quasiment garanti, il s’agit de bien sélectionner votre partenaire lors de la signature de votre engagement. Car c’est lui qui portera le risque.
Investir en immobilier meublé présente beaucoup d’attraits mais nécessite tout de même d’avoir de l’attention sur son engagement.
Et le marché locatif étudiant n’échappe pas à la règle et impose d’avoir conscience des besoins et des comportements de ce type de locataires. C’est pour ces raisons que les épargnants se tournent de plus en plus vers les résidences gérées avec services, véritables spécialistes de l’administration de biens destinés aux étudiants.
Mais comme tous produits d’investissement, ces solutions nécessitent de porter attention à la solidité financière de votre partenaire, à son sérieux et aux produits qu’il gère déjà. Et si vous voulez vous assurer de faire les bons choix, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un conseiller patrimonial, qui sera à même de faire les vérifications à vos côtés.
On vous accompagne dans les étapes de votre projet !