Avant-propos : bien évidemment, les réponses que nous apportons à ces questions ne se prévalent certainement pas d’être dogmatiques, mais elles vous donneront non seulement un contenu appuyé, pertinent et argumenté et vous permettront de surcroit d’avoir un élément de comparaison face à la réponse qui pourrait vous être donnée par ailleurs.
Sachez toutefois que tout individu qui se prétend être un professionnel du conseil ou de la gestion patrimonial doit être en mesure de répondre à ces questions sans difficulté.
Question N°1 : Est-ce le moment d'investir sur le marché des actions ?
"Pensez-vous que cela soit le bon moment de revenir sur le marché actions en France ? OUI / NON / pourquoi ?"
Réponse possible :
Le CAC 40 a atteint des niveaux record en 2023, dépassant les 7 000 points, un signe de résilience des entreprises françaises malgré un environnement économique incertain. Des entreprises comme L’Oréal, TotalEnergies, et LVMH continuent de performer de manière solide. Malgré une volatilité accrue due à l'inflation persistante et aux tensions géopolitiques, de nombreuses grandes entreprises françaises offrent encore des opportunités intéressantes.
Même si nous ne sommes pas en mesure de dire quand précisément l’économie européenne et mondiale repartira, il nous parait tout à fait censé aujourd’hui de se positionner sur des grandes valeurs du marché boursier français.
Question N°2 : L'influence des taux directeurs sur le rendement des fonds euros
"En quoi les taux directeurs européens et l’inflation ont une potentielle influence sur le rendement des fonds euro ?"
Réponse possible :
Les taux directeurs de la BCE ont récemment atteint des niveaux élevés, avec le taux de refinancement à 4.50 % en 2024. Cette hausse, combinée à une inflation encore élevée dans la zone euro, affecte directement les rendements des fonds en euros. En effet, des taux plus élevés pèsent sur la valorisation des obligations détenues dans les portefeuilles des assureurs.
Autre réponse possible : La récente mise en application des normes Bâle III (pour les banques) et Solvency II (pour les assureurs) qui oblige les établissements à détenir davantage de fonds propres représentent une contrainte financière qui de fait pèse directement sur le rendement des fonds euro.
Autre réponse possible : Enfin, les risques de solvabilité des dettes de pays tels que la Grèce, mis au jour, oblige les assureurs à s’assurer contre ce risque, ce qui là aussi fait peser sur le rendement.
Question N°3 : Privilégier des fonds Value ou Stock Picking ?
"Avec la conjoncture actuelle, pensez vous qu’il vaut mieux privilégier des fonds Value ou Stock Picking ?"
Réponse possible :
La stratégie dépend de votre profil d'investisseur. Les fonds Value se concentrent sur des actions jugées sous-évaluées par rapport à leur valeur intrinsèque et présentent généralement une volatilité plus faible, avec un horizon d’investissement long terme. En 2024, avec une inflation encore présente et des taux d’intérêt en hausse, certaines valeurs industrielles et énergétiques ont retrouvé de l'attrait, notamment dans les secteurs des infrastructures et des ressources naturelles. Les fonds Value sont donc bien adaptés aux investisseurs cherchant à profiter de la solidité de ces secteurs.
Cependant, les fonds de Stock Picking, qui sélectionnent des actions sur la base d'opportunités de marché à court terme, peuvent tirer parti de la volatilité des marchés en identifiant des titres susceptibles de réaliser des hausses rapides. Cette stratégie est plus risquée mais peut offrir des rendements élevés, en particulier dans des secteurs innovants comme les technologies vertes ou la santé, où les actions individuelles ont un potentiel de croissance exponentiel à court terme.
Dans la conjoncture actuelle et l’incohérence dont font preuve actuellement les marchés, nous privilégierions clairement plutôt les fonds « stock picking » plus volatile, mais moins exposés.
Question N°4 : Qu'est-ce qu'un CDS ?
"J’ai entendu parler de CDS, qu’est-ce que c’est ?"
Réponse possible :
Un CDS (Credit Default Swap) est un contrat dérivé financier qui fonctionne comme une assurance contre le défaut de paiement d’un emprunteur. Il permet à l’acheteur de se protéger en transférant le risque de crédit à une autre partie, appelée le vendeur. En cas de défaillance de l’emprunteur, le vendeur du CDS compense l'acheteur. Pour nombre de professionnels de la finance, les CDS sont à l’origine de la crise de 2008 car de nombreuses banques n’avaient pas les liquidités nécessaires pour couvrir les défauts, ce qui a mené à l’effondrement de Lehman Brothers.
Aujourd’hui, les CDS sont beaucoup plus régulés. En Europe, ils sont soumis à la réglementation EMIR (European Market Infrastructure Regulation), qui impose des exigences strictes en matière de transparence et de compensation centrale. Aux États-Unis, la loi Dodd-Frank a également renforcé le contrôle des produits dérivés comme les CDS, en exigeant qu’ils soient négociés sur des plateformes réglementées et compensés par des chambres de compensation centralisées. Ces régulations visent à limiter les risques systémiques associés à ces instruments.
Source : Legifrance.gouv.fr.
Question N°5 : Qu'est-ce que l'ARD ?
M. le conseiller / M. le banquier vous voulez me vendre un appartement meublé dans une résidence de services, expliquez moi ce que c’est qu'est l’ARD ?
Réponse :
L'ARD (Amortissement Réputé Différé) est une disposition fiscale qui permet à l’investisseur en immobilier meublé de déduire comptablement une partie de la valeur du bien et du mobilier de ses revenus locatifs imposables. Ce mécanisme s’applique principalement dans le cadre de l’investissement en résidence de services (comme les EHPAD, résidences étudiantes ou de tourisme). L’amortissement du bien immobilier est réparti sur une durée de 30 ans, et celui du mobilier sur 7 ans. Le principal avantage de l’ARD est qu’il permet de réduire, voire d’annuler l’impôt sur les revenus locatifs, car l’amortissement est imputé sur les loyers perçus, réduisant ainsi les revenus imposables. Cela est particulièrement intéressant pour les investisseurs cherchant à optimiser leur fiscalité sur le long terme.
Source : Legifrance.gouv.fr.
Exemple : vous avez acheté un appartement en meublé dans une résidence de services d’une valeur de 100000€. L’opération vous génère 4% de rentabilité locative nette soit un revenu annuel de 4000€.
En théorie ces 4000 € sont imposables. Mais l’ADR vous permet d’aller piocher donc 4000€ dans les 100.000 € de valeur de l’immobilier, de les déduire comptablement des loyers et donc de ramener les loyers imposables à…. Zéro !!
L’excédent non utilisé (en l’occurrence 100000 – 4000 = 96000) sera reporté l’année suivante et ainsi de suite pendant 30 ans maximum.
Question N°6 : Les articles 605 et 606 dans le cadre d'un investissement en LMNP
"M. le conseiller / M. le banquier vous voulez me vendre un appartement meublé dans une résidence de services, j’ai entendu parler de l’importance des articles 605 et 606. De quoi s’agit-il ?"
Réponse :
Les articles 605 et 606 du Code civil définissent respectivement les responsabilités du propriétaire et du locataire en matière de travaux dans le cadre d’un bail. L’article 605 concerne les petites réparations et l'entretien courant à la charge du locataire, tandis que l'article 606 concerne les gros travaux de réparation, comme la toiture, les murs porteurs ou les fondations, qui sont à la charge du propriétaire.
Dans le cadre d’un investissement en résidence de services (EHPAD, résidences étudiantes, etc.), ces articles sont importants car ils déterminent qui supporte le coût des réparations. Il est donc essentiel de bien lire le bail commercial signé avec l’exploitant de la résidence, car certaines clauses peuvent prévoir des répartitions différentes des charges, notamment pour les gros travaux.
Source : Legifrance.gouv.fr.
Question N°7 : Revendre à tout moment dans le cadre d'un déficit foncier
"Dans le cadre de l’opération de déficit foncier que vous me conseillez de faire, puis-je revendre à tout moment ou ai-je une obligation de durée de détention ?"
Réponse :
Non, vous ne pouvez pas revendre votre bien à tout moment. L’article 156-3 du Code général des impôts (CGI) précise que si vous réalisez une opération de déficit foncier, vous devez conserver le bien immobilier pendant une durée minimale de trois ans après la fin de la période de déficit. Si vous vendez le bien avant ces trois ans, l’avantage fiscal obtenu sera annulé et vous devrez rembourser les réductions d’impôt perçues. Ce mécanisme vise à éviter les stratégies d’optimisation fiscale à court terme basées sur la revente rapide.
Question N°8 : Les intérêts d'emprunts dans le calcul du déficit foncier
"Puis-je intégrer mes intérêts d’emprunts dans le calcul de mon déficit foncier ?"
Réponse :
Non, vous ne pouvez pas revendre votre bien à tout moment. L’article 156-3 du Code général des impôts (CGI) précise que si vous réalisez une opération de déficit foncier, vous devez conserver le bien immobilier pendant une durée minimale de trois ans après la fin de la période de déficit. Si vous vendez le bien avant ces trois ans, l’avantage fiscal obtenu sera annulé et vous devrez rembourser les réductions d’impôt perçues. Ce mécanisme vise à éviter les stratégies d’optimisation fiscale à court terme basées sur la revente rapide.
Source : Legifrance.gouv.fr.
Question N°9 : Revendre son bien immobilier Robien ou Borloo
"J’ai fait un investissement immobilier en Robien (ou Borloo), au bout de combien de temps puis-je le revendre ?"
Vous pensez sûrement qu’elle est facile celle-là et que la réponse est 9 ans...
Réponse :
Eh bien Non ! Les dispositifs Robien et Borloo ont été remplacés par des régimes plus récents, comme la loi Pinel et le dispositif Denormandie. En loi Pinel, vous devez conserver le bien en location pendant une durée minimale de 6 à 12 ans, en fonction de l’avantage fiscal que vous souhaitez obtenir. Si vous vendez le bien avant la fin de cette période, vous perdrez le bénéfice des réductions d’impôt et devrez éventuellement les rembourser. Quant au dispositif Denormandie, il offre des avantages similaires, mais se concentre sur les logements anciens à rénover dans certaines zones éligibles. Il est donc temps de se mettre à jour et s’informer sur les nouveaux dispositifs !
Source : Legifrance.gouv.fr.
Question N°10 : Etes-vous intéressé au résultat et à la performance de mon produit financier ?
"Etes-vous directement intéressé au résultat et à la performance de mon produit financier ? Oui / Non ? En quoi pensez-vous que c’est une bonne chose ?"
Réponse :
Cette dernière question et la réponse que je vous propose, m’est venue en regardant avec étonnement une publicité qui passe actuellement la télévision ou une banque met en avant le fait que leurs « conseillers » ne soient justement pas intéressés sur le produit qu’ils proposent à leurs clients.
Si je disais qu’ils oublient de dire qu’ils ne proposent en revanche à leurs clients QUE les produits de la banque sans savoir si ce sont les meilleurs ou les mieux adaptés de leur catégorie pour le client, on me dirait que je m’égare et que ce n’est pas le propos, alors je ne le dirai pas.
Je n’ai donc pas pour cette dernière question de réponse à vous apporter car il vous appartient de juger ce qui vous semble être le plus censé. Je me contenterai donc de vous donner notre avis. Nous pensons que seul un conseiller intéressé financièrement à la performance du produit sera effectivement impliqué et concerné. Nous pensons par ailleurs qu’il est sain et parfaitement censé que la rémunération de ce même conseiller varie et soit calculée sur la performance qu’il aura générée pour son client car « nous pensons aussi tout simplement qu’un individu qui n’est pas incentivé sur ce qu’il est pour autant censé proposer, ne le fera pas avec conviction ni implication » (NDLR).
Nous espérons que ces 10 questions vous aideront à évaluer le professionnel que vous aurez choisi pour lui confier tout ou partie de vos actifs. Nous mettrons régulièrement de nouvelles questions et réponses autour du même sujet en ligne. PS : Une note de service a circulé en interne avec ces questions et leur réponse, donc si vous vouliez tester nos équipes, vous pouvez toujours essayer.
On vous accompagne dans les étapes de votre projet !