Mis à jour le 16/05/2024

Finance verte et écologie : comment la finance s’adapte à l’environnement ?

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Écrit par Roland Baudinot, Conseiller en gestion de patrimoine, rédacteur chez Netinvestissement
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La lutte contre le réchauffement climatique et la défense de l’environnement sont omniprésentes dans le monde. Qu’en est-il aujourd’hui dans le monde de la finance ? L’écologie est présente dans tous les esprits, même dans celui des financiers.

Désormais, nous entendons parler de plus en plus d’investissement socialement responsable (ISR), de finance verte ou encore de critères financiers environnementaux. Mais qu’est-ce qu’est vraiment la finance verte ? Comment arrive-t-elle à s’adapter aux causes environnementales ? C’est à ces questions que nous tentons de répondre dans ce guide.

Écrit par Roland Baudinot, Conseiller en gestion de patrimoine, rédacteur chez Netinvestissement

Article rédigé par un professionnel expérimenté. Nous apportons une attention toute particulière à la qualité, l’exactitude et l’objectivité des informations communiquées.

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Qu’est-ce que la finance verte ?

Aujourd’hui, il n’existe aucune définition officielle de la finance verte. Cependant, il est possible que la notion de "finance verte" corresponde à des actions ou des opérations financières tendant à favoriser la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique. En d’autres termes, la finance verte a un objectif environnemental.

Ce type de finance peut englober différentes catégories. Vous pouvez trouver sur le marché des actifs qui sont totalement verts, tels que la production d’éolienne ou de panneaux solaires par exemple. Il existe également d’autres actifs qui soutiennent des entreprises en pleine transition écologique. Il y a enfin des actifs pour la finance verte « de demain ». Avec eux, nous retrouvons le financement dédié à certains secteurs d’activités souhaitant, par exemple, réduire leurs impacts carbones.

La finance verte tend à s’étendre à tous les secteurs d’activités. Tous sont appelés à faire leur transition.

Le manque de définition officielle de la finance verte s'avère parfois problématique. Certains projets peuvent avoir un caractère écologique douteux. Sans définition officielle et juridique, des acteurs utilisent plusieurs critères différents pour reconnaître une initiative comme écologique ou verte. Par manque de vérification, ces projets peuvent être alors sujet à du « greenwashing ».

En tout état de cause, une définition encadrée de la finance verte est en cours de rédaction. Actuellement, la Commission Européenne œuvre afin de rédiger une explication de ce genre de finance. Une définition ayant pour but d’harmoniser et d’éviter les éventuels abus des acteurs.

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Les origines de la finance verte

L’origine du développement de la finance verte n’est pas certaine. Il est difficile de retrouver son point de départ. Aucun texte ne donne d’information sur sa naissance.

Pour autant, nous considérons aujourd’hui que la finance verte s’est développée autour des années 2000. Les premières obligations vertes ont été lancées par la ville de San Francisco en 2001. Ces obligations avaient comme objectif de financer l’électricité solaire.

En Europe, en 2007, la Banque européenne d’investissement créa à son tour des « green bonds » (obligations vertes) sous le nom de « Climate awareness bond ».

En 2008, la Banque mondiale émet sa première obligation verte via une stratégie pour le développement et le changement climatique. Plus de 180 pays ont participé à l’élaboration de cette obligation. C'est une opération qui marqua l’histoire de la finance verte en permettant de sensibiliser au changement climatique, et de mettre en évidence la nécessité de soutenir ce nouveau type d’investissement.

Depuis 2008, le développement des obligations vertes s’accélère. Le G20 (regroupement des 20 pays les plus industrialisés), le FMI (Fonds Monétaire International) ou encore l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) ont reconnu officiellement le potentiel du marché des obligations vertes en 2010. A partir de ce moment, nous avons pu voir la naissance des obligations vertes émises par une entreprise ou une municipalité, mais aussi des obligations vertes souveraines. En 2016, la première obligation souveraine verte apparaît dans les pays émergents.

Ces différentes évolutions démontrent l’essor de la finance durable. Essor qui n’est pas près de s’arrêter, notamment du fait du réchauffement climatique qui pousse et poussera les financiers, comme les investisseurs, à changer d’horizon de placement.

La finance verte tend à s’étendre à tous les secteurs d’activités.Tous sont appelés à faire leur transition.

La finance verte aujourd’hui

Evalué à 436 milliards USD en 2022, le marché mondial des obligations vertes devrait atteindre un TCAC de 9,7% d'ici 2030. En France, les dépenses vertes de l'Etat, qui servent de base aux émissions de green bonds dans l'Hexagone, s'élèvent à 15 milliards d'euros pour 2024. 

Ceci s'explique principalement par la mobilisation des grands émetteurs publics et banques françaises. En effet, Engie et la Caisse des Dépôts arrivent en tête du classement des émissions de green bonds avec plus de 6 milliards d’émissions. Nous retrouvons ensuite la société du Grand Paris express avec 3 milliards d’euros d’émissions. Parmi tous les acteurs, nous identifions aussi la Banque Postale, la SNCF ou la RATP.

A ce jour, la France a créé 3 labels dédiés à la finance verte :

  • Le label Greenfin : il a pour principal objectif de garantir la qualité verte des fonds. Le plus de ce label est qu’il exclut totalement les fonds qui investissent dans des entreprises agissant dans le secteur du nucléaire ou des énergies fossiles.
  • Le label financement participatif de la croissance verte : créé en 2017, ce label a pour principal vocation de mettre en avant le financement participatif pour des projets ayant des actions sur la transition énergétique et écologique. De plus, ce label permet de garantir la transparence des projets participatifs mais aussi de donner des garanties sur la qualité environnementale du projet.
  • Le label Investissement Socialement Responsable (ISR) : l’ISR est le label le plus répandu en France. En effet, depuis sa création, 337 fonds ont aujourd’hui le label ISR. Cela représente aujourd’hui 136 milliards d’euros. Ce label a pour but de rendre plus visible les produits d’investissement socialement responsables. L’ISR prend en compte plusieurs critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

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Les objectifs de la finance verte

Les objectifs de la finance verte sont multiples. En effet, il y a une multitude de raisons justifiant le développement de la finance verte tels que :

  • la favorisation de la transition énergétique
  • la lutte contre le réchauffement climatique
  • la protection de la biodiversité
  • la réduction de la pollution de l’eau, de l’air, du sol etc.

Comme il a été dit auparavant, l’objectif principal de la finance verte est la cause environnementale.

Aujourd’hui, le monde de la finance souhaite réagir face au risque de dérèglement du climat. Pour cela, le développement d’obligations vertes peut aider à favoriser la lutte pour la protection de la planète. La finance verte permet de sensibiliser l’opinion des investisseurs face au changement climatique. En effet, les investisseurs peuvent devenir acteur de cette lutte à travers des investissements verts et responsables. Il faut savoir qu’investir dans des produits verts n’empêche pas le rendement financier. De fait, il est possible aujourd’hui d’allier rendement et lutte contre le réchauffement.

Le constat que nous pouvons faire sur les 10 dernières années est que les investisseurs sont réellement plus conscients de leur aptitude à pouvoir soutenir des projets écologiques à travers leurs investissements.

De plus, il faut savoir que l’épargne fait partie des dix premiers secteurs qui émet le plus de CO2. En effet, il est à la 6ème place après le secteur du transport, le logement, l’alimentation, les biens et l’utilisation de services publics. En effet, l’épargne qui dort sur le PEL ou le Livret A peut émettre beaucoup de CO2 en finançant des activités polluantes. A travers le nombre de Livret A et PEL qui dorment dans les banques, il serait possible de favoriser considérablement la transition écologique. Peut-être qu’à termes, il y aura la création de Livret beaucoup plus verts investissant dans des activités non polluantes (comme le Livret de Développement Durable malheureusement plafonné à 12 000 euros de versement), ou du moins dans des activités en pleine transition écologique.

Les différents objectifs de la finance verte peuvent se retrouver à travers plusieurs investissements qui sont proposés chez Netinvestissement. En effet, vous pouvez avoir accès à des fonds qui investissent dans l’eau, des fonds qui investissent principalement dans des thématiques du monde de demain ou des fonds tournés vers les thématiques de la santé et de la nutrition. Vous pouvez retrouver aussi des investissements immobiliers en SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) tels que PF02 du Groupe PERIAL, qui est une SCPI environnementale. Pour en savoir plus sur les investissements possibles dans la Green Finance, un guide a été rédigé à ce sujet : METTRE LE LIEN DU GUIDE DE JP

Actualité sur la finance verte

L'Île-de-France lance le projet européen GreenGov

L'objectif de GreenGov est d'identifier et d'améliorer les pratiques ainsi que la gouvernance en matière de finances vertes en Europe. Piloté par la région Île-de-France, ce projet, lancé le 16 avril 2024, bénéficie d'un cofinancement de 1,54 millions d'euros de l'UE pour toute sa durée, soit environ 5 ans. 

GreenGov permettra aussi de former un réseau de régions européennes novatrices dans les finances durables, d'élaborer un guide des bonnes méthodes sur la taxonomie verte en Europe (ce qui peut faciliter l'application des réglementations), et d'influencer les lois futures. 

La Banque mondiale et les crédits plastiques

En février 2024, la Banque mondiale a braqué les projecteurs sur le marché des crédits plastiques. Encore peu connus, ces produits reprennent le principe des crédits carbone, mais en l'appliquant à la collecte et au recyclage du plastique. L'institution financière compte les adosser à l'émission d'une obligation plastique pour en booster le rendement financier... Et au passage, réduire la pollution. Elle a donc établi un "Plastic waste reduction-linked bond" de 100 millions d'euros avec une maturité de sept ans. A l'image des Rhino bonds, c'est un type d'obligation lié à l'impact des projets financés. 

Ce contrat s’inscrit dans la stratégie du groupe, stratégie tendant à réduire de 30% son empreinte carbone entre 2019 et 2023. Ce contrat démontre l’engagement de cette banque vers l’écologie et la lutte pour le climat.

Coronavirus et la finance verte

Pendant cette crise sanitaire inédite, la question de l’impact du coronavirus sur les fonds et investissements verts s’est posée. Chez Netinvestissement, de nombreux articles d’actualités et de guide ont été rédigés à ce sujet.

En résumé...

Aujourd’hui, il n’est plus possible de passer à côté du mouvement écologique afin de lutter contre le réchauffement climatique et la protection de notre planète. La finance verte offre donc de nombreuses perspectives. En effet, investir dans des fonds d’investissements verts ou écologiques, permet à la fois de devenir acteur du monde de demain tout en profitant des opportunités que cette transition va engendrer. Il ne s’agit plus simplement du couple rendement/risque mais également de sens à donner à son épargne.

Cependant, il faut rester vigilant car investir dans des actifs « verts » n’exclue pas d’être attentif et prudent comme pour tout investissement dans un actif financier. N’hésitez donc pas à vous rapprocher de nos spécialistes qui sont à votre disposition pour vous accompagner dans votre projet.

Crayon auteurÀ propos de l'auteur
Roland Baudinot, Conseiller en gestion de patrimoine, rédacteur chez Netinvestissement

Roland débute son cursus universitaire par une licence d’économie. Ayant développé un fort intérêt pour les marchés financiers et désireux d’accroitre ses connaissances juridiques et fiscales, il décide de s’orienter vers un Master en Gestion de Patrimoine.
Par le biais d’une alternance au sein d’une banque privée, il découvre les rouages de la gestion patrimoniale, puis conquis par les valeurs de Netinvestissement, il rejoint par la suite l’équipe parisienne en 2021.

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